LABO # 1, JOUR # 1. Secouer les chairs autour de l’os.


 

 

JOUR #1

15 mai 2012.

« Secouer les chairs autour de l’os »

Des vertus du massage mutuel en guise d’échauffement.

Ce n’est pas une pratique « affiliée ». Ni du Yoga, ni du Shiatsu. Juste une pratique des circassiens d’ Un loup pour l’homme. Purement empirique.

Premier point de rencontre, premières manipulations, et déjà, les mots se parent de tous les doubles sens.

Frotter l’autre du plat de ses paumes, le dos, les bras.

Opter pour la friction au sens propre.

Réaliser que ça échauffe plus celui qui frotte, que celui qui est frotté.

Distinguer les niveaux de contact, peau, chair, os.

Décoller la peau de la chair et la chair de l’os.

Noter que c’est précisément ce que font les bouchers, avec la viande, pour l’attendrir : il faut frapper pour que la viande devienne tendre.

« Chercher pour l’autre un état de mou ».

Par deux, apprivoiser le laisser-faire pour atteindre un certain degré d’étirement.

S’allonger sur le dos. Se relâcher. Mettre ses fibres musculaires au repos total.

Se laisser attraper un bras, se laisser secouer, tirer, pousser, manipuler, sans résistance ou contraction quelconque.

Le « manipulé », marionnette humaine, inerte, allongé au sol ne ressemble alors à un vivant que par la grâce de ses battements de paupières.

Il s’agit de le prendre, de le toucher, de le déplacer avec douceur, tandis qu’il se livre entièrement. Tout faire pour lui faciliter la vie : aider le mou à rester mou. En prenant soin. Jouer de ses souplesses articulaires. Comprendre les limites de ses souplesses, le fonctionnement de son corps à lui.

Au « manipulateur », on dit : « vous êtes entièrement responsable de l’autre ».  Ensuite on échangera les rôles. Pour l’heure, il s’agit de penser à replacer sa tête pour éviter les tensions sur sa nuque, quand on le tire par les bras, ou les pieds. De faire gaffe au frottement de sa peau sur la moquette. D’être à l’écoute du moindre début de froncement de sourcil.

Pour le « manipulé », le plus dur sera de relâcher la tête. Le centre du contrôle. La langue et les yeux, n’en parlons pas. Il a toute sa conscience, toutes ses perceptions. Seul le corps abandonne ses prérogatives.

Au manipulateur, on dit : « Et n’oubliez pas vos propres postures, c’est la poursuite de votre échauffement. Ne vous oubliez pas dans le rapport à l’autre. » Parfois, la tension monte. Manipuler un autre inerte dans la lenteur vous force à être attentif à l’extrême.

Progressivement, il va s’agir de poursuivre les manipulations avec moins de douceur. De sortir d’une certaine zone de confort. Jusqu’à ce que l’un soit à la merci de l’autre. Jusqu’à ce qu’il décrète que c’est trop pour lui. A chacun de décider où il va placer le curseur.  De se poser la question de « combien j’accepte ».

Réaliser qu’en général, lorsqu’on dit stop, on est déjà allé un peu plus loin qu’on ne l’aurait voulu.

« Lui marcher sur le corps. »

L’autre, allongé(e) sur le ventre, aucun effort à faire. Plus il/elle sera relâché(e), moins il/elle sera  susceptible d’avoir mal.

Ne pas projeter la douleur qu’on imagine lui infliger. Ne pas penser pour l’autre. Impossible de juger de ce qu’il ressent. C’est très intime, la douleur.

Ne pas chercher à monter sur lui/elle, mais à descendre.

Doucement, mettre un peu de poids, puis un peu plus.

Appliquer un maximum de surface, sur des endroits où ça s’emboîte.

Augmenter la pression.

Tout est question de pression.

Tourner un peu chacun les uns sur les autres.

Réaliser que c’est parfois plus dur, d’être celui qui monte sur l’autre, d’être porté quand on a l’habitude d’être porteur.

Etre en dessous et s’amuser des réticences de celui qui vous « piétine ».

Réaliser que lorsqu’on est passif, on est juste un intermédiaire, entre l’autre et le sol.

Progressivement, les inhibitions s’estompent, et une forme d’entraide peut commencer à exister. Lucien surfe sur le corps d’Alex, Elena joue à la cosaque sur Lucien, Lucien crapahute sur Alex comme à dos de chameau, Elena teste la technique du koala qui fait le tour de l’arbre, Marine se tient debout sur le dos de Lucien qui se redresse à quatre pattes. Ca marche, ça grimpe, ça escalade. On reste dans un imaginaire des plus concrets. Les blagues commencent à fuser, et redoubler de double-sens.

Untel aime bien être en dessous.

Ben oui, parce qu’en dessous, tu sens toutes les craintes de l’autre.

Tu sens aussi quand il est à l’aise, voire, trop à l’aise.

Tu peux dire et entendre beaucoup de choses.

C’est de la communication par la pression.

Avec en filigrane, la question de ce qu’on ose, et de ce qu’on accepte.

« T’as vu Alex, on accepte tout, commente Elena.

T’as vu comme on est souples, nous, les filles du théâtre ?

On sait se faire manipuler. »

Manipuler un ‘aveugle’

Début d’après-midi, c’est l’heure de la sortie.

Ca se passe sur une esplanade goudronnée, entre la friche culturelle de Reims, et quelques entrepôts toujours en activité. Au milieu, un vague terre-plein en dénivelé.

« L’aveugle » est sommé de fermer les yeux ; son binôme de le guider.

Prendre toutes les décisions pour lui.

Le faire marcher avancer, reculer tourner.

Bien comprendre ses temps (délais) de réaction.

L’aveugle va résister par moments, marcher en basculant son buste vers l’arrière. Surtout, ne pas le contraindre.

Et rester en couple, de préférence. Avec le même partenaire, très vite, un code se développe.

L’AVEUGLE, PHASE 1 : En silence / Guider par le contact.

Marine pose une main dans le dos de Lucien. Elena marche à côté d’Isona, de façon à frôler son épaule, à lui faire suivre le mouvement. Jusqu’à lui faire cueillir des marguerites, sur un micro-îlot de verdure.

D’abord, prendre de la vitesse.

Une question de confiance, un cap à franchir.

Petite course. De loin, Elena et Isona semblent faire un footing.

Sauf que la seconde a les yeux fermés.

C’est un vieux thème dans le milieu de la cécité.

Les aveugles ne courent pas spontanément.

Des animateurs les guident pour qu’ils puissent gouter aux joies du footing.

Ainsi, des tas de pratiques sportives peuvent s’exercer « à la confiance ».

Ainsi, un voyant « jouant » à l’aveugle pourra aller jusqu’à prendre des risques qu’il ne serait pas capable de courir les yeux ouverts.

Bonus : « Quand tu as les yeux fermés, tu ne te sens pas jugé. »

Expérience à tenter : Danser dans le noir total.

Ensuite, lâcher le contact. En conservant des indications purement sensorielles (non verbales).

Observer que lorsqu’on lâche le contact en cours de marche, l’aveugle continue à marcher dans la même direction.

Si une difficulté survient, le guide est autorisé (encouragé ?) à crier STOP.

De préférence, freiner avant l’obstacle.

Lucien racle du pied sur le sol, Marine (aveugle), suit la direction. Le pied d’Alex racle ailleurs pour la mettre dans une direction opposée. Elle n’est pas dupe. « Y’en a deux, là ! ».

Varier les trajectoires. Et provoquer des rencontres (« ça nourrit un peu »).

Faire tourner l’aveugle autour de soi : rester son point de référence, plutôt que de le faire tourner (en rond ? en bourrique ?), sur un espace indéterminé.

Marine met Lucien (aveugle) sur une trajectoire circulaire. (« Parce que quand tu le mets droit, tu es obligée de l’arrêter »).

Alex – dans le rôle du perturbateur aux yeux ouverts – marche en cercle autour de lui. Lucien est lancé de Marine à Alex et vice-versa. Alex l’attrape le fait tourner au bout de son bras tendu puis le lâche. Il tourne, il tourne. Alex se met juste en travers de manière à gêner le passage. A l’effleurer. Il continue de tourner.

Tenter des expériences tactiles sensorielles.

Guider le pied de l’aveugle pour le faire marcher sur un rebord de trottoir.

Monter sur des objets, toucher des buissons, passer sous des obstacles, fussent-ils imaginaires. « Tu peux facilement tromper un aveugle ».

Elena s’arrête net pour marquer un changement de terrain. Au moment de passer du goudron à la terre battue, Isona remonte le genou comme pour enjamber un banc. Rires des guides complices.

Passer de la promenade en terrain ‘normal’…

… à l’incursion en zones ‘accidentées ‘.

Regarder son environnement avec les yeux d’un guide d’aveugle.

Repérer ce qui peut faire obstacle, et ce qui peut faire terrain de jeu.

Trouver les endroits où l’on pourra « pousser le vice », augmenter le degré de perturbation.

Lucien fait grimper Marine dans un container, à côté d’un élévateur industriel aux bips entêtants. Puis l’amène à se suspendre entre deux branches d’arbre, au milieu d’une pente herbue, raide. Elle rit, le corps totalement relâché. Le stress est pour ceux qui regardent.

Lucien la convainc de grimper sur un rebord de fenêtre, à un bon mètre du sol. Elle avance ainsi, à un bon mètre du sol, en s’accrochant aux barreaux. Il la fait ensuite descendre dans ses bras, en position de ‘jeune mariée’.

Isona fait asseoir Elena (aveugle) sur un roc, avant de repartir en mouvement accéléré. Elena devance presque Isona qui la guide quand il s’agit de courir. Tandis que Marine suit Lucien, s’abandonne.

***

De la prise d’autonomie de l’aveugle à partir d’un certain degré de guidage.

Où l’on observe que si l’aveugle ne prend pas de décisions, il peut être un peu autonome (ou non) une fois qu’il a compris les actions.

Lucien est beaucoup plus à son aise en guide qu’en aveugle.

Garder les yeux fermés, il ne s’habitue pas.

Visiblement, Marine le vit beaucoup mieux.

A croire qu’on n’est pas égaux face à la cécité.

Certains l’ont ludique (la cécité conjoncturelle), d’autres moins.

Certains vont chercher l’autonomie, d’autres pas.

Il y a un palier à franchir. Un palier qui incombe aussi au guide :

A quel moment puis-je rendre l’autre autonome ? Au départ, il sait que je surveille. Comment lui laisser comprendre qu’il peut se gérer ?

***

De la difficulté à transmettre certaines informations lorsqu’on est guide. Et à en percevoir d’autres quand on est aveugle.

Où l’on observe qu’en aveugle, prendre de la hauteur est une gageure. Comme gérer l’ombre et la lumière.

Lucien incite Marine à mettre sa main à elle sur sa tête à lui.

Sur ce qu’elle croit être ses indications, elle fait des petits sauts dans l’espace.

Lui : « Je voulais juste te faire monter une marche ». (Marche certes imaginaire, NDLR).  

Alex : « La hauteur est très compliquée à percevoir en aveugle. Comme le passage de l’ombre à la lumière. Tu as soudain l’impression d’être face à un mur. Alors que tu es très conscient des zones tactiles. »

***

Du pouvoir que l’on peut avoir sur une personne ‘aveugle’.

Réaliser qu’en aveugle, le moindre renfoncement de porte peut amener une certaine désorientation.

Oser imaginer en tant que guide, qu’enfermer un aveugle dans un cagibi, ou le faire entrer dans un ascenseur, pourrait repousser les limites de l’expérience.

Garder l’idée pour une éventuelle future étape…

L’AVEUGLE, PHASE 2 : Guider par l’indication vocale.

Retour à l’intérieur du « gymnase » de la friche, pour de nouveaux jeux collectifs en terrain non miné. Ou presque.

Dans ces conditions, le guide ne doit pas se comporter en voix off.

Mais être là, avec son aveugle, comme à ses côtés.

Qui, s’il ne comprend pas l’indication, est sommé d’interpréter.

Sauf qu’ici, le guide peut avoir trois aveugles à prendre en charge.

EXPERIENCE #1 : TROIS AVEUGLES SUR UN TAPIS…

Orientés par un guide unique, les dénommées Rouge, Bleu et Noir ne doivent pas sortir du tapis. Ni se toucher. Ni s’arrêter.

Les filles jouent les aveugles.

« Lucien, c’est toi qui les fait marcher ».

Lucien n’a le doit qu’à un mot à la fois.

« Noir, marche ». « Rouge, droite ». « Bleu, doucement ».

Très vite, le démiurge aux yeux ouverts est aveuglé, désorienté par le nombre. Une certaine inversion des rôles…

L’impératif est de rigueur. Isona s’y colle d’une voix impérieuse.

Et se laisse elle aussi dépasser par la tâche.

« Au début t’arrive à gérer le droite/gauche de chacun, après tu sais plus ».

Tentative de détournement du concept : la piste « suis ma voix. »

Lucien ne s’avoue pas vaincu ; il tente une expérience. Plutôt que de prendre Rouge, Bleu et Noir par leur droite ou leur gauche, il se déplace autour du tapis, indiquant chaque fois à l’intéressée : « suis ma voix ».

La technique fait preuve d’une certaine efficacité. La géolocalisation vocale de Lucien lui permet une meilleure gestion de l’espace. Le « suis ma voix permet de résoudre une situation de conflit spacial, même si, là encore, le stress vient à celui qui donne les ordres. Mais les aveugles se trouvent passablement désorientés : « Du coup, à chaque fois qu’on entend ta voix, ça nous attire, même si c’est pas à nous que tu t’adresses ».

Phénomène pavlovien ?

Que se passerait-il si le guide n’utilisait plus la parole ni le toucher ? Si plusieurs guides se croisaient, suivis de leurs aveugles respectifs ?

EXPERIENCE # 2 : UN AVEUGLE A TA MERCI…

Parler à l’impératif.

S’adresser à l’autre sur le mode « fais-ci, fais-ça ».

–  Au théâtre, on fait tout le tps ça. On dirige les gens.

–  Alors qu’en cirque, on dirige rarement.

Obliger l’autre à être disponible tout de suite.

Le priver de son quart de seconde de réflexion avant l’action.

L’amener dans une situation où même s’il risque de se faire mal, il obtempère quand même.

Isona s’y colle. Elle lance une Marine aveugle dans une espèce de parcours du combattant, d’une voix qui ne supporte pas la contradiction : «  Tu avances. Stop. Demi-tour. Recule d’un pas. Attrape la chaise. Assied-toi. T’es en plein commando, passe sous la chaise en rampant. Debout. Demi-tour. T’es un canard pas content qui a perdu sa maman. Cours plus vite, sur place. Fais le canard. Fais le coucou (…) ».

***

De l’art de diriger son prochain… pour lui faire faire tout et n’importe quoi.

Dans le feu de l’action, Marine s’exécute. Après coup, elle traite en riant Isona de vicieuse. Motif : « Tu m’as fait faire le coucou ! »

L’air de rien, un cap est franchi, rayon humiliation.

Un enjeu de l’ordre du petit sadisme entre gamins.

Léger sadisme et petites humiliations. Pour tous, la sensation fait écho.

Il a pu s’agir d’une prof plus prompt à critiquer (« t’es nul ») qu’à encourager.

Dans quelle mesure se comporte –t-il en coach bienveillant, susceptible de pousser son élève dans les retranchements d’un espèce d’orgueil catalyseur de progrès (donc stimulant) ? S’agit-il d’une question d’autorité ? D’aplomb ? De la place tenue par la personne détentrice d’un savoir ?

A partir de quel seuil va –t-elle dépasser les bornes et dériver vers un « léger sadisme » (possiblement contre-productif) ?

Un léger sadisme difficilement visible au départ.

Comment le donner à voir ?

A travers quelle infime variation de ton, quel micro-geste ?

Tâcher d’entendre les caps, d’être à l’écoute des différences de degré.

***

De l’art d’exploiter les zones limites de ses interprètes.

De la bienveillance du « coach » à l’autorité du « sachant ». Ou le pouvoir d’un meneur de jeu.

Dans quelle mesure un metteur en scène (souvent en position de sentir où sont les blocages de ses interprètes), va-t-il creuser là où ça fait mal (et où ça peut devenir particulièrement intéressant), ou exploiter les failles de ses interlocuteurs ? Qu’est ce que ça peut créer, comme endroits de travail ?

Via quelle prise de pouvoir ? Quel rapport d’autorité ?

Les adeptes de l’éthologie équine conseillent aux cavaliers de créer avec leur cheval un pacte d’amitié (pour une relation de respect, de confiance et d’adhésion). Pour ce faire, il va falloir l’éduquer. Pour ce faire, il s’agira de prendre la place du leader auquel il se remettrait dans l’état de nature pour prendre des initiatives, afin d’être reconnu par l’animal comme meneur de jeu. A cette fin, il faudra savoir faire montre de « l’autorité d’un maître, le calme d’un moine, et la bienveillance d’un père. » *

Se pourrait-il qu’il y ait des correspondances avec l’éthologie de l’artiste en situation de recherche collective ? 

* l’autorité du meneur de jeu étant l’opposé de l’autoritarisme. (In L’équitation de légèreté par l’éthologie, Stéphane Bigo, 2010, Editions Vigot)

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Des responsabilités de l’artiste, fût-il « manipulateur »…  ou « manipulé ». 

Le manipulateur a la liberté de donner l’amplitude du rapport : suis-je directif ou sadique ? La limite est quasi-invisible. Mais peut générer de nombreux questionnements.

Quand tu as les yeux fermés, les limites viennent surtout de celui qui guide.

(A moins d’outrepasser quelque chose, de violer, pour l’interprète, les territoires du rédhibitoire.)

Un artiste, a besoin de savoir quelle est sa responsabilité, note Isona, qui a testé le rôle de guide, et s’est sentie autorisée à être autoritaire, dès lors qu’il s’agissait de travailler la limite.

Elena ne s’étonne pas de la disponibilité (docilité ?) de l’interprète : « Au théâtre, on a cette pratique là. D’emblée, tu fais confiance. Tu apprends à exécuter ce qu’on te donne. »

Mais… Le « léger sadisme » du manipulateur serait-il possible sans son probable corollaire, à savoir, un légère forme de masochisme de la part du manipulé ?

Face à l’autorité du meneur de jeu, quelle latitude l’interprète peut-il s’autoriser ? Comment tu résistes. Est-ce que tu détournes. Est-ce que tu te rebelles. Est-ce que cela aura pour effet de durcir le rapport ? Ou d’enlever du pouvoir au manipulateur ?

***

Quoi qu’il en soit, le rapport implique une part de perversité.

Mais quelle est la part de perversité de l’interprète, quand il va vers un metteur en scène ou autre meneur de jeu « manipulateur notoire » ?

***