Donc il va s’agir de tester les limites. Quelle gradation entre « prendre soin » et maltraiter » ? Comment accepter de se laisser faire, pour ensuite rentrer dans des zones plus difficiles ?


Il va s’agir de tester les limites.

A ce moment, premier contact, et comme un air de rentrée des classes, personne ne prononce le mot « violence ». Et pourtant, c’est celui que tout le monde a retenu. La face nord du mot « limites », qu’on assume mieux, à l’heure où les laborantins s’apprivoisent.

Donc il va s’agir de tester les limites.

Quelle gradation entre « prendre soin » et maltraiter » ?

Il va s’agir de partir de l’endroit où l’on se rencontre : faire attention, se connaître, se faire confiance, chercher un état de disponibilité.

Comment accepter de se laisser faire, pour ensuite rentrer dans des zones plus difficiles ?

Il y aura tout juste 5 jours. 5 jours c’est court. Il faudra être des bons joueurs d’entrée de jeu, note Lucien. Présentations.

Lucien est acrobate (17e promo du CNAC), essentiellement. A plutôt travaillé comme (auteur) interprète sur des créations collectives, avec La Scabreuse, Cahin Cahas, ou en duo avec Johann Bourgeois. Puis a fait une pause de 2 ans, pour aller vers la technique, la construction, spécialité métal. Il aimerait travailler sur les deux tableaux. Priorité : trouver une forme personnelle.

Isona est trapéziste (1e promo du CNAC) et comédienne. A la tête d’une compagnie à Reims depuis 2008, elle fait peu de cas des productions circassiennes « calculées ». Ce qu’elle aime, c’est « partir sur l’instant présent ».

Elena, comédienne rémoise, travaille avec plusieurs compagnies, dont la Tramédie. On n’en saura pas plus pour l’heure, mais l’on découvrira assez vite qu’il ne faut pas compter sur elle pour garder le verbe dans sa poche.

Alex, circassien (14e promo du CNAC), s’est principalement formé aux portés acrobatiques et aux techniques du main à main. Sa compagnie Un loup pour l’homme s’attache à disséquer les rapports humains, à travers cette pratique et ce qu’elle implique, en terme de prise de risque, de confiance, d’intimité. Il se repose plus souvent qu’à son tour la question de la limite, et explore beaucoup ces temps-ci la notion de jeu. Ce qui l’intéresse, c’est l’action, plutôt que la reproduction de formes déjà écrites.

Marine, metteure en scène, dirige La Tramédie, compagnie crée en 1998 par des anciens élèves des Classes de la Comédie de Reims. Elle s’intéresse à la question de la représentation au sens large : c’est quoi être sur scène ? A partir de quel moment on entre (ou non) dans le spectaculaire ? Depuis 2 ans, elle commence à s’orienter vers l’écriture, et des créations plus hybrides (visuelles, performatives), qui l’amènent à mettre en jeu quelque chose de l’ordre de l’intime. Dans cette perspective, le verbe n’est pas voué à disputer la vedette, à ce qui vient du corps, du ventre.