LABOS* : abrév., fam. de laboratoires. Sessions d’expérimentations collectives sans obligation de résultat, rassemblant autour d’un même thème des artistes de tous horizons (convaincus que la mutualisation des pistes et enjeux de travail viendra enrichir leurs recherches personnelles).


Petite histoire d’un laboratoire de traverse.  

Par Cathy Blisson, plumitive associée.

LABOS* : abrév., fam. de laboratoires. Sessions d’expérimentations collectives sans obligation de résultat, rassemblant autour d’un même thème des artistes de tous horizons (convaincus que la mutualisation des pistes et enjeux de travail viendra enrichir leurs recherches personnelles).

C’est parti d’une quête de sens, pour Marine Mane : où était-il écrit que pour mériter ses subventions, une compagnie (de théâtre et plus si affinités) se devait de commettre une nouvelle création par an, alors même que les précédentes n’avaient pas nécessairement livré tout ce qu’elles avaient à dire ?

A l’inverse de sa création 2011 (Dans la solitude des champs de coton, qui fêtait à Avignon sa première année de tournée), la création 2012 de sa compagnie n’est donc pas une pièce. C’est une série de laboratoires d’expérimentation artistique.

Un état d’esprit : l’art du chantier.

Le laboratoire comme démarche de création collective.

Mai 2012 : Marine Mane lance son premier « laboratoire nomade de recherche et d’expérimentation artistique ». Metteure en scènes, la fondatrice de La Tramédie (aujourd’hui Compagnie In Vitro) a la conviction que pour mieux servir la cause culturelle, il faut parfois donner du temps au temps. Chercher. Tâtonner. Expérimenter. Prendre des voies de traverse, sans obligation de résultat. Mélanger les torchons et les serviettes, les théâtreux et les circassiens, les danseurs et les journaleux, etc.

Un principe : la présence d’un témoin.

Question de traces et traces de questions.

La journaleuse, c’est moi (Cathy Blisson), « plumitive » spécialisée dans la chose artistique. Sur les labos de traverse, je serai témoin, scripte, regard extérieur et voix de l’intérieur, ramasseuse et lanceuse de balles. Mon rôle est un peu celui d’une sentinelle qui n’aurait pas perdu sa langue. Il s’agit de relever les enjeux, de poser des questions plus ou moins candides, de souligner des propos, de rebondir sur des idées, de faire naître une trace. Une mémoire subjective in progress, dans laquelle chaque participant (et plus si affinités) pourra venir puiser des associations de mots, des bribes d’idées, des pistes d’inspiration…

Depuis 2018 le relais a été passé à Elise Blaché, dramaturge, qui reprend le rôle de témoin-scripte.