À l’issu de la première journée de discussion 5 grandes questions se dégagent :
De quoi parle t’on lorsque l’on parle de recherche ? Quelles réalités, quels désirs recouvrent ce terme pour chacun ? Une recherche décorrélé de la création ? Hors des temps de production contraints par les financements ? Un temps de prospection ? Un temps d’essai, d’erreur, d’échec (tester des matières, des protocoles, des méthodes étrangère à sa pratique) ? Une introspection ? Une étude en vu d’un résultat précis (élaboration d’un outil, création d’un protocole etc…) ? S’autoriser à aller voir ailleurs, autrement, contre, sans ?
La dimension temporelle : à quel besoin de temps répondent ces temps de recherche ? Temps continu en opposition aux temps discontinus des périodes morcellées des répétitions, des résidences ? Temps libéré des contingences financières, temps offert ? Temps libéré des exigences de résultats ? Des contraintes de la monstration, des contraintes de l’évaluation, du jugement ? Temps de rencontre, d’ouverture à l’inconnu ? Temps présent par opposition au temps qui vise un horizon ?
Le problème du financement. Les espaces et les temps de recherches sont peu financés. Ils le sont encore moins s’ils ne sont pas directement liés à un projet de création. Qui finance ? Les artistes (individuellement, collectivement?) ? Les tutelles ? Le privé ? Quel modèle économique pour quelle recherche ?
La question de la trace : quelles traces pour ces recherches ? Quelles transmissions ? Quelles formes, quels supports, quels processus de collectes-rédaction ? A qui les adresser ? Sous quelle forme ? Pour quelles visées (se rassembler ? se justifier ? Se stimuler?) A quoi sert la visibilité de ces temps ?
Quels lieux pour la recherche : Lieux dédiés, séparés ou intégrés ?
Lorsque les lieux de recherche sont intégrés aux lieux de production/ monstration : il est difficile de sanctuariser les budgets dédiés, le risque c’est le glissement vers « une variable d’ajustement ». La recherche se fait dans les salles les plus petites, sur les horaires disponibles, avec les budgets disponibles. Mais si les lieux de recherches sont séparés le risque est une invisibilisation, un cloisonnement et par voie de conséquence des difficultés accrues à financer. Comment maintenir la porosité recherche/création/vie ?