Exceptionnellement ce labo se fera sans Marine Mane qui en est l’initiatrice.

« Cas contact – covid 19 », Marine est retenue en quarantaine.

Il sera donc mené par Julie Arménio, l’intervenante que nous avons invitée et Elise Blaché, dramaturge et témoin.

Nous communiquerons à distance, comme pendant toute cette année particulière.

——– Courriel original ——–
Objet:
Date: 2021-04-12 17:41
De: Marine Mane
À: Elise Blaché

Chère Elise et chères vous qui expérimentez,
C’est un temps toujours particulier, celui du laboratoire. Ici c’est
un transfuge. Une transmutation. Mais d’où se transforme t’on et
comment. Et puis j’ai envie de savoir : pourquoi ?
Qu’est ce qui a besoin ou qu’est ce qui a le désir de transfuger…–

Marine Mane / Cie In Vitro

 

Le groupe, exceptionnellement et par hasard (?), est constitué exclusivement de femmes.

Commencer par un pas de côté, entrer dans le vif du sujet sans pro-logue, faire connaissance en acte à travers un PORTRAIT SENSIBLE

Consigne :

Les laborantines se mettent deux par deux. Julie distribue des carrés de papier dessin et des feutres noirs.

Chacune observe l’autre pendant 3 min, sans la quitter du regard, tout en dessinant ce qu’elle voit, perçoit, sans lever le crayon.

Partage :
Chacun offre le portrait qu’il a fait à la personne en question.

Puis chacune
observe son portrait, partage avec le groupe ce qu’elle en voit, ce
qui lui parle.

Emilie (par Julie)

Emilie :
un bonnet de bouffon du roi : ça me va bien, moi qui me sert du
clown dans mes performances

je vois des
lunettes, je ne les quitte jamais, je fais pas mal d’autoportraits
et souvent le visage se résume à cette paire de lunettes

ce qui est
étonnant c’est qu’il n’y a pas de bouche sur ce portrait,
alors que je suis très bavarde…

Il se dégage
quelque chose de très centré, ça me plait.

Julie (par Emilie )

Julie :
Il y a beaucoup de contrastes, des carrés et des ronds, du flou et
des lignes

cet entre deux
me correspond bien, c’est un axe de mes recherches actuellement

Sara (par Lola )

Sara : la
figure est double, polyvalente, elle est plusieurs, c’est quelque
chose que je reconnais bien de moi, je suis comédienne, je me
démultiplie.

Ça me fait
penser à une statuette en bois que mon père avait ramené de
Papouasie (où j’ai grandit)

C’est une
figure qui en contient trois superposées, au centre la figure
principale et derrière et devant elle deux autres figures qui
représentent les générations passées et à venir.

Je vois des
explosions, et ici des dents de vampires.

Les oreilles
sont placées à des endroits inattendus : je suis ici aussi
pour ça « entendre par ailleurs, depuis un autre endroit »

Gabriela (par Solène)

Il y a des
yeux partout : en ce moment je suis beaucoup dans l’observation.

Je trouve ce
portrait très apaisé, alors que je ne me sens pas du tout comme ça.

Il y a une
sorte de silhouette ici, ça me va bien, je me promène.

Il y a comme
un petit animal à l’intérieur, je ne sais pas ce que c’est que
cette bête qui m’habite…

Claudia (par Mélina)

Il y a un
mélange de lignes, des connexions : je cherche à créer des
ponts entre les différentes choses que je fais, que j’explore. Je
veux casser les séparations.

Mélina (par Claudia)

Ça tire dans
tous les sens !

Ça étincelle
et ça pétille

Ça
s’éparpille avec une ligne de fondamentale

Ça indique le
hors-feuille

Lola (par Sara)

Il y a deux
images

une très
ancré, les mains au sol

et puis des
yeux étonnés, des regards partout

et des
émanations… des odeurs ?

Solène (par Gabriela)

Je me demande
où je suis là dedans…

Un cycliste,
des arbres…

j’ai du mal
à faire le lien…

Partage 2 – transfert

Consigne :

Chacune tire un portrait au hasard et retrace pour le groupe ce qu’elle
reconnaît d’elle-même (dans le portrait d’une autre).