« (…) les quelques pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. » Boris Vian, L’écume des jours, avant-propos. 

LABO # 5 : (AUTO)PORTRAITS, MODE D’EMPLOI

Il a parfois la force de l’évidence, parfois un arrière goût d’indicible.

L’autoportrait, cette chose étrange qu’on n’arrive pas toujours à sortir de soi, qu’on sait rarement par quel bout prendre, qu’on pourrait tourner et retourner dans tous les sens, recommencer mille fois, revisiter selon l’humeur ou le cours des choses.

L’autoportrait, cette chose étrange qu’on dessine parfois malgré soi quand on croit parler de l’autre.

Compte tenu du thème de ce cinquième laboratoire de traverse, les quelques pages de démonstration qui suivent se composeront de fragments. De micro-portraits de chacun des participants remis en mots par ma pomme plume, d’images et de sons documentant les expériences traversées. Et de tout matériau subsidiaire que les participants souhaiteraient y agréger.

Les traces présentées ici sont notamment issues de trois protocoles mis en jeu pendant ces 5 jours de recherche. Nés de discussions collectives, ces protocoles n’ont jamais été annoncés en amont. Chaque participant y a répondu dans la fragilité de l’instant.


Protocole #1 : L’autoportrait façon Edouard Levé.

Chaque matin, se livrer à la manière de l’écrivain et artiste, en 10 minutes chrono d’écriture automatique. Puis lire sa moisson du jour face au groupe et à une caméra embarquée.

Protocole #2 : La tentative d’autoportrait performé. 

Une heure de préparation, cinq règles du jeu.

Règle n°1 : faire sauter un verrou.

Règle n°2 : trouver un espace (qui raconte quelque chose).

Règle n°3 : inclure un élément généalogique.

Règle n°4 : présenter une forme de 5 à 10 minutes.

Règle n°5 : déjouer une de ces règles.

Protocole #3 : Le solo face caméra. 

S’enfermer seul dans une pièce close, face à une caméra qui tourne (sans caméraman). Se fendre d’un autoportrait improvisé.

Copyright film et photo : Philippe Ulysse. 

Textes et captures d’écran : Cathy Blisson.