(Ou comment adopter les codes du sexe opposé.)
Il faut peut-être trouver son homme avant d’être « les hommes ».
« Faire du drag king, ça va pas abattre le patriarcat, mais ça me permet d’expérimenter mon rapport au genre. »
– Je vais être l’homme qui veut devenir femme / La femme qui veut devenir homme.
– Je vais être la femme, qui veut devenir un homme, avec des attributs de base féminins. C’est female to male to female : F2M2F !
– Ou bien tu es un homme, et tu as envie d’être une femme qui a envie d’être un homme ?
« Tu peux aller bouffer ton casse-dalle avec ton costume renaissance, et continuer à faire ta marquise. Ou pas.
Tu peux tenter d’oublier. Ou pas. »
« Ton regard est très doux. Peut-être qu’en y mettant un peu moins de vie, tu arriverais à le masculiniser. Le monosourcil, ça marche bien aussi. »
« Reproduire les stéréotypes de l’autre genre, ça ne marche pas. Il faut creuser les postures. »
« Un mec ça marche un peu en canard. Les pieds à 10h10.
Et puis, le monde est à sa disposition. Il n’y a rien à prouver. Le monde autour, il s’en branle.
Il possède déjà cet espace que tu dois toujours conquérir en tant que femme. »
« Chercher le confort quand tu es un homme, accepter l’inconfort en tant que femme. »
« Me tenir assise, jambes écartées, ça ne m’est pas évident. Et pourtant, ma position culturelle est beaucoup plus inconfortable. »
– Chez les femmes, tout fait signe. Il y a moins de calcul des gestes chez les hommes.
– En fait, il faut être, plutôt que chercher à montrer.
« Il y a un esprit meute chez les hommes qui jouent aux hommes. »
– Les filles, on va aller chercher le masculin au plus proche de nous-mêmes.
– N’empêche, vous n’échapperez pas à votre imberbitude.
« Je suis Léo, 33 ans. Il fait chaud et je vois mon sexe respirer. »
« Je me sens complètement à poil dans cette robe, j’ai vraiment l’impression d’être nu. »
« Je me suis sentie beaucoup plus forte en femme. »
– On endosse quasi immédiatement un costume masculin agressif. C’est pas un peu stéréotypé ?
– Oui, mais un stéréotype, c’est installé dans une réalité, non ?
– Quid de la violence des femmes / faite aux hommes ?
« Il y a cette question d’autorité et de pouvoir. Difficile de trouver le juste milieu entre s’affirmer avec ce qu’on est, et accepter les limites que ça pose à l’autre. »
« Si tu fais une proposition, il faut que tu sois dirigiste. Le pendant du dirigisme, ça peut être l’abus de pouvoir. »
« Comment les personnages développés dans l’autre sexe contaminent la posture qu’on peut avoir dans le genre qui est le notre ? »
« Est ce qu’on va chercher la vérité, son fantasme, la sensation ? Est ce qu’on va chercher tout ça ? »
« Personne n’a envie d’aller chercher son masculin ou son féminin pour les mêmes raisons. Mais je ne connais personne qui ne soit pas allé voir, quitte à mettre immédiatement un mouchoir dessus. C’est surtout une liberté qu’il faut trouver. »
« J’y suis allé en me demandant, où est ce que je vais trouver la femme. Au final, j’ai trouvé cette femme trans, et déjà, ça a apporté un personnage rare dans mon répertoire. Après, par rapport à toute cette culture de qui serait masculin ou féminin, j’ai compris que j’étais homme. »
« C’est quoi la femme en moi ? Je sais pas. Alors l’homme, c’est pareil. C’est des codes. Il est possible de trouver le soutien gorge, pas forcément facile de trouver autre chose. »
« J’aime bien l’impermanence. J’aime passer de la masculinité à la féminité en un instant. Pour moi, aller vers son homme ou sa femme, je cherche même pas pourquoi. »
« Ca pourrait être intéressant d’explorer l’autre genre avec ses attributs masc. Par exemple se gratter les couilles en princesse. »
« A partir du moment où j’ai mis un soutien-gorge, j’ai eu l’impression de passer de petite fille à fille. »
« J’arrive pas à me sentir à nouveau moi. J’ai l’impression d’être encore Johnny. »