(Ou comment entrer dans le vif du sujet à travers des objets).
« J’ai gardé une robe et pas osé l’apporter. »
J’ai pris…
… une perruque blonde, qui ne me définit pas du tout.
… le dentier qui va avec les gants de boxe.
… et un bonnet de bain.
…. le seul livre de poésie féminine que j’avais chez moi que je n’ai pas lu.
… Marie Laforêt. Je trouve ça gnan gnan au possible et révolutionnaire.
…. Martine. Parce qu’actuellement, je m’en tape un peu de la question du genre.
… un string, ce machin auquel j’ai consenti.
… des boxers. J’en ai pas mal chez moi, mais je sais même plus à qui c’est. Je devrais peut-être les offrir à des potes. Mais ça se fait pas, hein. Si ?
… une cravatte, noire. C’est l’habit masculin, c’est l’épais, c’est le pouvoir. J’ai toujours une veste noire large qui me fait de grandes épaules.
… un téléphone girly. L’ordi, lui, résiste au genre.
… des lunettes très choisies.
…. un legging. La tenue dans laquelle j’ai l’impression de tout pouvoir faire.
… la fameuse culotte de règles.
… le porte-jarretelles que je n’ai jamais mis.
… Un corset qui donne une posture très particulière.
– Un peu maso, non ?
– Très maso.
… les premiers textes du MLF.
… Un livre sur l’homonationalisme.
… des godes dont je voudrais me débarrasser.
… un gode transparent pour symboliser le regard masculin, blanc, occidental.
… un masque de gorille.
… un niqab. Je l’ai porté dans ma salle de bain.
…. un clitoris en 3D.
…. et ce matin j’ai embarqué l’horoscope.
… et puis j’ai ramené Dieu. C’est ma limite, l’endroit où je ne peux pas aller. Les origines du drame entre l’homme et la femme.