JOUR 3 :
Nos enquêtes sont poreuses les unes aux autres.
Jérémy : Ça me fait penser à ce que raconte Philippe Descola à propos de certains peuples d’Amazonie qui partagent leurs rêves, au cours même de la nuit dans la salle commune où ils partagent le sommeil, de façon consciente (ils se racontent leurs rêves quand ils se réveillent) et « inconsciente » (ils vivent leurs rêves comme communs, poreux à ceux des autres qu’ils cotoient). Leurs rêves même sont une expérience collective, contrairement à nos cultures pour les quelles le rêve est le lieu même de l’hyper individuel.
Temps de préparation 1 : Chacun énonce ses besoins ou demandes pour pouvoir poursuivre son enquête ou réaliser sa mise en partage. Volontaires pour réaliser une traduction, pour partager une marche exploratoire, un porteur pour grimper dans un arbre, un temps pour explorer encore…
JOUR 4 :
Rendez-vous est donné au théâtre en fin d’après-midi pour les premiers « rendus ». Chacun prend 25 min pour préparer, chaque forme garde un caractère d’esquisse. Il s’agit de trouver une manière de mise en partage.
Léo : Récit de son enquête sur les arbres anciens de Bouxwiller. Face public il témoigne de ce dont il se souvient de son exploration, exercice de montage de souvenirs saillants en direct, mêlant impressions, descriptions et dialogues retranscrits.
Hélène : Elle expose son enquête : elle a passée 1h dans un platane sur la place principale. Elle a expérimenté le corps à corps avec l’arbre, le peau à peau, puis l’observation visuelle, puis l’observation auditive. Ensuite elle a pris un temps d’écriture et enfin un temps de création dessinée.
Son rendu sera un « buto platane » de 7 min (avec gong).
Fenêtre ouverte pour avoir la « bande son du platane » (qu’on aperçoit par la fenêtre).
Vidal : Impro dansée avec un gong à 10min.
Mise en condition à vue.
Il présente ses éléments/outils d’enquête sous la forme d’une collection humoristique et métaphorique : sa montre (le temps), de l’eau, sa carte bleue (argent virtuel), ses clefs (sa maison) etc.
Il tisse un compte rendu de son enquête autour des héritages à travers un récit de faits et une danse très sensitive, il témoigne des coïncidences, de la réflexion parcourue, de ses conclusions provisoires…
Marine : Expose les étapes de son enquête sur les « héritages de la peau » et organise le rendu qui aura lieu le lendemain soir sous la forme d’une soirée de partage : un « babel stub ».
Elle a mené l’enquête grâce à une série d’entretiens avec des gens du village dont les activités les relient à la peau : l’esthéticienne du salon « à fleur de peau », le boulanger qui lui a appris à plier la pâte pour faire les bouchées à la Reine, le conservateur du musée judéo-alsacien qui lui a raconté ce qui relie la circoncision d’Ismaël aux religions juives et de l’Islam, enfin une habitante qui lui a fait découvrir le Stub, cette pièce commune typique de l’Alsace où l’on fait des veillées.
Il s’agira donc de créer collectivement un Babel Stub, : un endroit et un moment pour les présent.es et les disparu.es, autour d’un feu et d’un repas partagé.
Marine fait différentes demandes aux uns et aux autres pour préparer ce moment.